Formation encore peu connue, OLEN’K inaugure tranquillement la soirée dans une atmosphère feutrée. Les limougeauds s’inscrivent dans un style musical globalement assez inclassable, riche d’influences Ambient, Atmosphérique et même Trip Hop, où les rythmes électroniques se mélangent avec fluidité à des ambiances diverses, notamment orientales. La variété des instruments utilisés donne un certain charme à la musique à dominante mélancolique, à la fois hypnotique et entraînante. Malheureusement, la qualité de la musique ne colle pas vraiment avec le visuel scénique trop simpliste du trio, emmené par une chanteuse qui manque un peu de présence malgré une voix des plus envoûtantes...

Ce sont les français de DARK SANCTUARY qui prendront la relève. Changement radical de configuration avec une scène chargée, occupée par six musiciens mixtes, dont deux violons et un synthé. Ici, les morceaux sont plutôt Dark Symphonique, avec une jolie chanteuse soprano à la voix magnifique mais sans cachet particulier, comme l’ensemble d’ailleurs, qui malgré d’agréables envolées lyriques, reste assez fade et un peu trop grandiloquent.

Et voilà qu’après quelques instants de répit, c’est la belle Francesca Nicoli et ses trois acolytes masculins qui entrent sur la scène magnifiquement décorée de dizaines de petites bougies. Ce cadre intimiste sied à merveille à l’univers musical du groupe italien, toujours en quête de nouvelles mises en scène pour ses lives, qui avait d’ailleurs misé sur l’ambiance carnaval et les masques vénitiens lors de sa première prestation parisienne. Tour à tour teinté de sonorités médiévales, baroques, orientales, andalouses (...), sur fond atmosphérique, le répertoire d’ATARAXIA, emprunt de poésie et de lyrisme, brille par son originalité et sa fantastique diversité. Parfois déroutants, toujours envoûtants mais sans jamais lasser, les titres interprétés ce soir laisseront la part belle au dernier album tout récemment sorti, "Saphir" sur le thème des jardins, avec les superbes "Azar", "Outremer", "Jardin De Lune", "D'arc Et D'harpe", "The Gentle Sleep", "Rue Bleue", "A Green For Her Voice", "Blood of Cherries". Egalement au programme, deux extraits du récent et très normand mini CD "Des Paroles Blanches" ("Etretat", "Veules Les Roses"), mais aussi "Encrucijada" ("Sueños"), "Oduarpa" ("Lost Atlantis"), "Nei Sotterranei Dell'Opera" (Il Fantasma Dell’Opera) et "Tu Es La Force Du Silence" ("Ad Perpetuam Rei Memorium")... Le caractère acoustique du concert, avec un homme-orchestre en charge d’une palette impressionnante d’instruments (percussions, tambourin, carillons...), se mêle harmonieusement à l’aspect théâtral du spectacle ainsi qu’à la voix ambivalente de Francesca Nicoli, qui, à l’inverse de son homologue d’OLEN K, inspire le respect par son charisme évident et s’appropriera la scène de la Loco avec élégance.
Une spectacle magnifique et magique pour une formation hors du commun qui ne tarie jamais d’inspiration. Un groupe qu’il devrait être fort attrayant de voir jouer, comme il le fait parfois, dans les ruines d’un château ou d’une abbaye !