Ataraxia - "A Calliope… Collection"
Italy - 2001 - Future Insights - 75'24
1. Prophetia - 1'37
2. Elevazione - 4'34
3. Lubna - 2'56
4. Ondine - 4'31
5. Verdigris Wounds - 4'37
6. Rocking Chair Of Dreams - 4'34
7. Clytaemestra - 5'06
8. Le Ore Rosa Di Mazenderan - 5'21
9. Belle Rose Porporine - 3'13
10. Scalet Leaves - 4'54
11. Orlando (… A Male) - 5'13
12. Oduarpa (Live) - 6'53
13. Aperlae - 8'07
14. I Love Every Waving Thing - 3'11
15. Arcana Eco - 5'00
16. A Calliope - 5'55

Line-up :
Francesca Nicoli : vocals
Vittorio Vandelli : guitars
Giovanni Pagliari : keyboards
Francesco Banchini (since 1999) : percussion, clarinet, flute & backing vocals
Lorenzo Busi : dance & scenic performance

Il vous est sûrement déjà arrivé d'avoir une envie mortelle de découvrir un groupe, mais de vous heurter à sa discographie pléthorique. Ce fut pour moi le cas avec ATARAXIA pendant très longtemps. Une curiosité certaine, mais trop peu d'informations, et puis il y a tant d'albums, lequel choisir ? Comment être sûr de ne pas être déçu ? Qui pourrait me conseiller ? Des interrogations et au bout du compte on finit toujours par acheter autre chose. Jusqu'au jour, récent, où j'ai eu l'opportunité d'écouter en magasin l'album 2001 "Suenos". L'alchimie fût immédiate, rarement un cocktail de mysticisme et de romantisme aura eu aussi bon goût qu'avec ce disque, véritable tourbillon de sons et de couleurs. Racines Médiévales-Renaissance certes de par les instruments utilisés, mais qui finissent par s'écouler comme l'eau dans une clepsydre pour atterrir sur un tapis de velours intemporel, des chansons simples mais belles et bourrées de feeling et de mélodies captivantes, où l'on ne sait plus au juste vers quels rivages inconnus et féeriques la voix ensorceleuse de Francesca Nicoli va nous emporter… Le coup de foudre quoi, et puis il y a peu j'ai été informé de la sortie de cette compilation qui retrace en 16 morceaux triés sur le volet l'ensemble de la carrière d'ATARAXIA. Quoi de mieux pour faire du repérage intelligent ? Le bilan général est que le style ATARAXIA n'a jamais véritablement connu de bouleversement depuis les 15 ans que dure la magie. La recette est toujours la même, un alliage délicat et très relaxant de guitare classique, synthé et quelque percussions par endroits, le tout transcendé par la voix unique de Francesca, tantôt amazone, tantôt sirène, qui porte sur ses épaules tout le charisme du groupe. Si j'ai dit que la recette n'avait pas bougé d'un pouce, il n'en reste pas moins que vous ne trouverez pas deux chansons qui se ressemblent outrageusement. C'est presque un phénomène inexplicable tant tous ces groupes intégrant des couleurs médiévales finissent quasi immanquablement par toucher aux mêmes enchaînements, mais ATARAXIA semblent posséder la baguette de sorcier qui fait jaillir des idées et des mélodies toujours nouvelles qui font mouche à chaque fois : droit au cœur, droit à l'âme. Les comparaisons ne sont pas légion, par endroits le spectre de DEAD CAN DANCE se montre bien entendu, d'autre fois c'est SOPOR AETERNUS qui fait une brève apparition, mais en fait ATARAXIA ne se prêtent pas à ce petit jeu des parallèles, ils sont leur propre modèle. En écoutant ces titres célestes et voluptueux se fondre les uns dans les autres, on pénètre dans un entre-deux-mondes visité par des images et des sensations oubliées d'étreinte maternelle, de jeux d'enfance et de candide insouciance des réalités de l'extérieur. Francesca célèbre le confort de l'oubli, la beauté éternelle du chant originel, ou chanter pour l'amour du timbre pur plus que pour le message. Alors si, comme moi, vous avez entendu le plus grand bien de cette petite troupe de troubadours modernes italiens, mais n'avez jamais osé faire main basse sur leurs productions, "A Calliope… Collection" doit absolument vous amener à franchir le pas. Risquez un œil dans l'œuvre globale d'ATARAXIA et vous verrez comme les albums vont rapidement venir s'empiler sur vos étagères… Qui plus est comme on a affaire à tout sauf à un best-of bon marché de circonstance, le CD est incrusté dans un splendide fourreau cartonné accompagné d'un poster de Francesca en secrète druidesse blanche et d'un livret 32 pages gavé de photos, infos, témoignages, poésie, etc. Raison de mieux pour éteindre tout de suite votre PC et vous ruer chez votre disquaire ou sur votre liste de distro préférée. Quant à moi, il ne me reste plus qu'à conclure avec cette formule culte jetée par un de mes amis lorsque, de retour d'un concert de THE GATHERING, à la question de savoir si ça lui avait plu, celui-ci me rétorqua : "Yeah, I LOVE brutal stuff !!!" Comprenne qui pourra…

Uriel : 99% (Avril 2002)



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