N
ATARAXIA " Suenos " Cruel Moon, CD12 T : Avec la participation de Francesco Banchini, découvert dans le pénultième album du groupe, voici " SUENOS ", un nouvel opus tripartite, débutant par " EGO PROMITTO DOMINO ", 4 reprises d'inspiration médiévale, tirées du répertoire français, eh oui ! : " Parti de mal ", quasi a-cappella, soutenu par de seules percussions, un titre traditionnel datant de 1189…départ pour la croisade…et " Saderaladon ", plus connu car moult fois repris, mais ici en version polyphonique, où se mêlent les voix de Francesca et Francesco, à n'en faire plus qu'une seule parfois, surprenant mimétisme… suivent deux titres, toujours d'instrumentation acoustique : " Belle Jolande ", d'après une chanson de toile en langue d'oïl du XIIème siècle puis " Il Bagatto ", une ballade plus renaissance… Pureté sonore, légèreté de l'âme, sincérité des sentiments… historiae d'être catapulté en place de Pérouges au temps des " traveling musicians ", pour reprendre un terme cher au groupe… La seconde partie est plus proche de leur " Concerto N°6 ", affiné de touches " Orlandesques " … intitulée " L'ÂME D'EAU ", elle se veut plus contemplative, plus propice à la réflexion… l'Âme qui se noie en cette nostalgie du silence… des eaux … " Mon Ame Sorcière ", chanson dédiée à cette solitude qui nous donne la force spirituelle d'avancer… un hommage à la Grèce et ses mystères au travers de " Eleven "… mémorable " Mnémosine ", le plus touchant de ces 4 morceaux, encore, superbe ballade vocale bercée de flûte et de guitare sèche… puis " I love every waving thing " : l'Eau, à cet instant, se sépare, s'écarte, laissant se dessiner LE chemin, nous conduisant simplement à… " SANDY DUNES "…la dernière partie… 4 titres, toujours, inspirés cette fois de l'Orient et des terres méditerranéennes… " Encrucijada " plante le décor, crescendo certes, mais quelle pièce ! Guitare, voix et voix, percus, et juste ce qu'il faut de claviers pour soutenir le tout, une perle sonore, tout simplement… suit " Funeral in Datca ", marche funèbre, tantôt sombre, tantôt envolée, très réussie, puis " The corals of Aqaba ", sorte de retour aux premières amours pour ce titre qui aurait pu figurer sur Simphonia Sine Nomine, chant dissonant oblige… pour terminer, magistralement, sur " Nemrut Dagi ", plus symphonique, de voix et de chœurs, et plein d'espoir… celui de voir s'ouvrir à nous les portes du royaume de cette Ataraxie, mot qui semble soudain bien antinomique avec les émotions véhiculées par ce groupe… là où le paradoxe puise toute sa valeur… ATARAXIA qui se traduirait par le fait de ressentir, justement, toutes ces choses trop fortes… mais si profondes qu'elles en deviennent inexplicables, parce qu'elles nous échappent… S.de Hathor