Armés d'un désir furieux de ranimer le Beau Bizarre de cabarets devenus spectres, façades aveugles et arrières-cours sans âmes, Ataraxia, Madame Bistouri & Circuz Kump présentent un "Paris Spleen (- a folksy horror music show -)", ressuscitant une revue déjantée du début du vingtième siècle. Illusionniste, voyant, alchimiste, mage-occultiste, chaque figure de ces lieux oubliés: "Le Ciel", "L'enfer", "Les Truands", "Le cabaret du Néant", réanime la folie oblique des ces spectacles. Si la thématique évoque immanquablement les excès et la beauté crypto-macabre du théâtre du Grand Guignol (situé non loin de ces fameux cabarets, d'ailleurs), la musique ose s'aventurer encore au-delà du cabaret-batcave traditionnel (Sex Gang Children, Cinema Strange...)
pour embrasser à la fois une mélancolie-musette hérissant la chanson réaliste de morsures fantasques et une parade fatale où freaks, anartistes et bouffons expriment un théâtre de la décadence. Effroi, hystérie comme aux plus beaux jours des performances quasi-Butoh de Virgin Prunes, avec le souffle méditerranéen pour apaiser la peur et la science du délire de Francesca comme grisée par la forêt d'atrocités et de turbulences verbales qu'elle déclame. Bizarre et beau.
Stanislas C.
lundi 12 mars 2007