Desquels on attend fébrilement la parution du double Odos Eis Ouranon, réunissant les efforts acoustiques d’ ATARAXIA & AUTUNNA ET SA ROSE (ne serait-ce que pour la relecture écorchée live de « Tu es la force du silence » il me tarde d’écouter ces disques). A Day of Warm Rain in Heaven servira donc de mise en bouche, lancée comme un bouchon à l’amer par VITTORIO VANDELLI, guitariste des mêmes ATARAXIA. Compte tenu du soutien de Francesca Nicoli, aux vocalises reconnaissables entre toutes, il serait juste de rapprocher cet effort solo de la période Orlando ou Concerto no.6, à ceci près que la production est ici étoffée et l’instrumentation plus variée. Fidèle au maniement d’albums conceptuels, Vittorio transpose là le poème « The Rhyme of the Ancient Mariner » de l’ultra romantique T.S. Coleridge. Dès les premières notes de « Farewell, Farewell... » sourde une angoisse existentielle, appuyée par un clapotis de touches synthétiques mitraillées façon « John Halloween Carpenter » ; une inquiétude qui va croissante, sans jamais éclater, maintenant l’auditeur en haleine, au souffle coupé par les graves chants de sirpeine perdue... S’ensuit un voyage étourdissant, peuplé de merveilles et d’êtres marins. Le jeu de guitare ne manque jamais de précision, de limpidité, et les arias de Francesca sont tout simplement bouleversants. Certes contemplatif et élégiaque, ce cd contient quelques perles aquatiques se détachant du l’eau : « My heart as dry as lust » (guitares pincées, accordéon s’accordant au flot des vagues, voix à la Nico), « A sader & a wiser man » (guitares électriques et percussions industrielles, réminiscence des premiers Tuxedo’) et « Singeth a quiet tune » (à la théâtralité outrancière de corbeaux déchus, comme le fruit d’une collaboration entre ART DECADE et Armande Altai, si si !). Bravissimo ! ! !

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amadeo