Vittorio Vandelli - A day of warm rain in heaven -
2004 - Equilibrium music -
genre > dark folk / heavenly melt with some atmospheric rock.
tracklisting :
Farewell, farewell thou wedding-guest.
Beneath the lighting and the moon.
My heart as dry as dust.
The ocean green.
A sadder and a wiser man.
The bay is white in silent light.
The curse in a dead man's eye.
A day of warm rain in heaven.
Whispers o'er the sea.
The death-fire danced at night.
I killed the albatross.
For the sky and the sea and the sea and the sky !
The moment I could pray.
Singeth a quiet tune.
Sails in the sun.
[ website - http://www.ataraxia.net/ ]

 

 

 

Vittorio Vandelli est peut-être - de prime - abord - un nom qui ne vous dit pas grand-chose - de fait, si vous ne prêtez pas grande attention aux line-up des groupes c' est assez logique - et sachant que l' homme est, on ne peut moins, pudique et réservé - cela vous donne une raison de plus, seulement ce guitariste et compositeur talentueux ouevre inlassablement dans le poétique, onirique laboratoire en constante ébullition des guerriers évanescents d' Ataraxia, et ceci depuis son éclosion , il y a de cela dix ans .


De même que l' aventure musicale d ' Ataraxia s' est construite , consolidée, aguerrie à l' ombre sereine d' une amitié forte, il n' y donc pas à présupposer , extrapoler - via cette sonore escapade - méditative, spirituelle et existentielle - comme le sournois syndrôme malin d' une divergence artistique, la participation non négligeable de Francesca en faisant foi .
Vandelli a tout simplement ressenti le besoin urgent, l' envie irrépressible de s ' exprimer, d' exprimer un sujet qui lui tenait à coeur - la confrontation douloureuse de la condition humaine et de son destin , au travers d' une grille de lecture privilégiée et romantique - celle de Coleridge - traduite dans son ' The rhyme of the ancient mariner ' .
Non loin de la portée dense et signifiante de l' odyssée, l' oeuvre de Coleridge sert de toile de fond poétique et symbolique à la démonstration personnelle et intime de Vandelli, qui , par le truchement des errances, tribulations, perditions du protagoniste, trouve sa voie et voix - la musique, palliatif indispensable et sublimatoire . Démonstration singulière, émouvante - tout à la fois grave et légère - distillée au fil de ces quinze titres, alternant instrumentaux et chansons, où Francesca appose sa voix - changeant de registre ainsi que de façons d' interpréter, afin de rendre des couleurs untant soit peu différentes d' Ataraxia - initiative louable mais au final peu concluante - dans la mesure où beaucoup de titres pourraient être signés Ataraxia.

Mise à part cette restriction critique, les couleurs sont toujours aussi délicatement pâtinées de clair-obscur, de luminosité voilée d' une mélancolie baroque, d' abyssales caresses atemporelles , ou de fugitives s éclaircies . D' apaisants paysages musicaux à la variété génératrice, enveloppante et stimulante , peignant avec sensibilité et intelligence, des fresques renaissantes, impressionnistes faisant tout d' abord écho et résonnance avec la discographie d' Ataraxia :
+ pêle - mêle ; influences tirées de Suenos ( ' Whispers o' er sea ' dans une filiation proche de ' I love every waving thing ' ) , Symphonia Sine Nomine dans le titre à tendance procession funèbre ' The Curse in a dead man ' , Lost Atlantis dans les univers cotonneux méditerranéens abordés dans notamment ' A day of warm rain in heaven ' voire un petit dernier Saphir avec ' Beneath the lighting ... ' rappelant sensiblement dans le côté andalou ' Azar ' ) .
De bien légitimes échos qui s' évanouissent dans les airs afin de faire émerger à la surface des atmosphères nouvelles, pink - floydiennes, celles-ci, incarnées avec lyrisme dans un instrument plutôt incongru chez Ataraxia - bien qu'utilisé sporadiquement sur certains albums - il fantasma dell ' opera - la guitare électrique sur les titres surprenants peut -être mais délicieusement décalés, un tantinet plus expérimentaux ( un peu dans l' esprit d' un fantasma dell' opera d' ailleurs ) - ' I killed the albatross ' ou encore ' A sadder and a wiser man ' .
L' album fonctionne parfaitement sur une structure savamment dosée de vagues , via des morceaux tango, ballades rétro et nostalgiques , dont le ' Singeth a quiet tune ' dans la mélodie introductive se rapproche bien du thème de Cinema Paradiso ( Morricone ) , de pauses andalouses, de plages éthérées hypnotiques voire d' éphémères séquences industrielles.
Du rivage, l' horizon parait à l 'homme si lointain que seule la mer semble l' y toucher , l' embrasser. Encore que , via ce premier effort solo, Vandelli parvient - si on est sensible à son univers - à nous entrouvrir les portes de son paradis.
A conseiller vivement aux afficionados du groupe , aux curieux et surtout amateurs de musique .

- par elysia -